« L’Impasse des Panzers » du 18 au 25 décembre 1944 (STAVELOT-STOUMONT) par Christian Dujardin

Lundi 18 décembre

Stavelot

• 8H00: «  Panzer Marsh » Peiper lance  l’ordre  aux blindés de passer à l’attaque, ils se lancent depuis la Vaux Richard et descendent vers le pont par le Chemin du Château.
• 9H00: « Nacht Wanne » Les blindés les moins imposants (Panzer IV) monte le sentier en terre en direction de Wanne afin de prendre Trois Ponts à revers.
• 9H15: le pont sur l’Amblève est pris, les SS foncent vers Trois Ponts
• 9H30: des soldats Belges du 5° Bataillon de Fusiliers mettent le feu à une partie du dépôt de carburant à la Haute Levée
• 10H30: arrivée des panzers à Wanne, ils se dirigent vers Trois Ponts via Aissomont

Trois Ponts

• 11H45:  « Fire » les planches et madriers du pont en bois  enjambant l’Amblève  sautent en l’air à l’arrivée des Allemands. La colonne blindée est arrêtée.
• 11H30: les panzers IV arrivent au lieu-dit « nou pré » à la sortie du virage près du pont qui chevauche la ligne du chemin de fer  ils sont accrochés par les troupes du génie US, les GI’s retraitent et font sauter le pont, tout passage vers la gare est interdit.
• 12H00: Le pont au dessus du chemin de fer sur l’Amblève est dynamité.
• 12H30: « Blaam » la destruction du pont au dessus de la Salm au centre de Trois Ponts est entendu par les SS, ils ne passeront pas par Trois Ponts, (L’objectif est le pont d’Ombret sur la Meuse.
• 12H35: « Nacht La Gleize » Les Panzers font route vers La Gleize

La Gleize

• 13H00: arrivée des Allemands dans La Gleize, ils se dirigent vers Cheneux où un solide pont permet le passage des lourds blindés (45 tonnes pour le Panthère, panzer V)

Cheneux

• 13H30: « Achtung Jabos » l’aviation US, profite d’une éclaircie passagère pour attaquer la tête de la colonne ennemie, ce coup de main de US air force ne provoque pas beaucoup de dégâts mais contient les troupes de Peiper, ce retard de 2 H00 permettra aux « pionniers US, (engineer) » de miner le prochain obstacle aux envahisseurs.

Stavelot

• Arrivée des renforts US à Stavelot, les SS de Roosevelt partent directement à l’affrontement dans la ville que Peiper n’a pas pris la peine d’occuper entièrement.

Pont de Neumoulin

• 16H30: « foutus engineer »Peiper agoni d’injures les troupes du génie Américain qui vienne encore une fois de mettre à bas le pont qui franchir la Lienne. Une forte patrouille est envoyée pour trouver un pont qui permette de rallier Werbomont , ils  vont en trouver un « Aux Forges », celui-ci permet le passage de véhicules légers.

Carrefour de Werbomont

• 17H30: La 82° paras (Division d’élite) commence à débarquer des camions qui les amènent à bride abattue de France.

Pont de Neumoulin  route en direction de Werbomont

• 19H00: « Fire » les tueurs de chars alliés, appuyés par des fantassins de la 30° division d’infanterie appelés les « SS de Roosevelt » transforment en tas de ferrailles fumantes les half-track allemands, le groupe de combat adverse se replie sur Cheneux et bivouaque entre La Gleize  et Stoumont.

Stoumont

• 20H00: arrivée de la 30° division d’infanterie US, il s’agit d’une division d’élite de l’armée américaine «   Old Hicory » son ardeur au combat est telle que la radio allemande l’appelle « les SS de Roosevelt » Cette division a déjà combattu contre la 1° division panzer SS « Leibstandarte  AH » en Normandie.

La Gleize

• 23H00: arrivée du groupe de reconnaissance SS « Knitel ».

Mardi 19 décembre

Un épais brouillard sévi.

Stavelot

Les GI’s s’infiltrent dans les maisons de la bourgade, combats au corps à corps sanglants.

• 6H00: les Américains tiennent le pont sous leur feu
• 7H30: une attaque des paras Allemands (Fallschirmjaeger) avec l’aide de panzer IV de retour de Trois Ponts via Wanne échoue, les GI’s tiennent bon.

Stoumont

• 08H15: « Panzer voran » chars en tête les Allemands  se lancent à l’assaut du village noyé dans le brouillard

Stoumont

• 08H20 les pensionnaires et des civils qui évacuent la zone de combats soit environ 250 personnes descendent se mettre à l’abri dans les solides caves du home Saint Edouard.

Stoumont

• 9H15: les SS investissent le home qui va être transformé en « festung », forteresse.

Stavelot

• 10H30: nouvelle tentative de traverser l’Amblève avec des voitures amphibies (Shiwmmwagen) les mitrailleuses US repoussent  l’assaut.

• 10H30: le dépôt de carburant de la haute Levée est complètement évacué, 500.000 litres sont partis en fumées.

Stoumont

• 11H00 le village est entièrement aux mains des « huns » Les américains viennent de perdre  241 hommes sur  les 447 engagés.

La Gleize

• 11H30:  Le ravitaillement n’arrive plus, le pont de Stavelot est aux mains des Alliés, Peiper commence à manquer de carburant ( un Panthère à besoin de 750l d’essence pour parcourir 100 Km, un Tigre II lui à besoin de 1000 litres) il envoie une patrouille à la recherche du précieux liquide vers Spa via Bergoumont, arrivé au Rosier, au delà de Cour , ils sont chaudement accueilli par le tir d’un canon anti aérien de 90mm et font demi-tour vers La Gleize.,

La Gleize

• 12H30: le commandant du groupe de combat de  la 1° panzer SS, Peiper convoque Knitel, chef du bataillon de reconnaissance et lui donne l’ordre de reprendre Stavelot .

Stavelot

• 13H10: 3° tentative de la journée par les Allemands de reprendre le pont enjambant l’Amblève, la zone d’attaque est littéralement matraquée par l’artillerie US, les mitrailleuses des SS de Roosevelt font le reste,  nouvel échec des assaillants. .

Trois Ponts

• 13H30: arrivée du bataillon Knitel aux viaducs du chemin de fer. De là ils partent à pied pour 1° tenter d’envahir Stavelot par le sud .2°supposant que  l’artillerie US tire de la hauteur sud de la ville, la détruire.

Stoumont

• 14H00: envois d’une nouvelle patrouille Allemande toujours en direction de Spa afin de trouver du carburant, via Monthouet, arrivés au sommet le détachement est stoppé par les rescapés des combats de Stoumont qui viennent de se passer.

Stavelot

• 15H00 : les « jerries » s’entête à reprendre le pont, avec l’appui de blindés. Nouveau fiasco

Ster

• 15H00: arrivée des SS sans combats

Route de Trois Ponts –Ferme Mignon

• 15H10: début des massacres perpétrés par les enragés du groupe Knitel, ils vont exécuter froidement 132 civils dont la plus jeune victime, Bruno Klein vient d’avoir 9 mois la plus âgée, Ferdinand Bolette  86 ans. Des prisonniers de guerre américains seront aussi abattus de façon implacable.

Parfondruy

• 15H15: arrivée des SS et où se passe des massacres de civils, les exactions durent plus d’une heure

Renardmont

• 16H00: arrivée des SS

Stavelot

• 16H00: venant de la route de Trois Ponts,  Arrivée des SS à l’entrée de la ville

Gare de Stoumont

• 16H45: Peiper est presque à court d’essence, son objectif est toujours la vallée de la Meuse et non Liège  comme les Alliés le croient. Les patrouilles lui ont signalé un pont, le pont de Targnon mais celui-ci a été reconstruit à la hâte à la libération (Les Allemands  en retraite en septembre 44 l’avaient fait sauter) et il lui est impossible de soutenir le poids des lourds chars Panthères et autres Tigres, néanmoins il est possible de traverser l’ Amblève car il y a un gué au lieu-dit les Zabomprés, et en face de ce gué un chemin qui monte jusque Lorcé. Le commandant du groupe de combat SS envoi une «Spitze (pointe blindée) » ouvrir la route qui doit lui permettre de sortir de l’impasse de la vallée de l’ Amblève.  Les Américains qui sont persuadés que le prochain objectif des « jerries » est Remouchamps, ont disposés des troupes à la gare de Stoumont, par chance des renforts blindés US arrivent « in extremis  ». Ces blindés sortent d’ateliers de réparation de Sprimont et ne sont pas équipés entièrement, les systèmes de visées manquent et les radios ne fonctionnent pas. Grace à une chance insolente les blindés US mettent hors de combat les panthères SS tandis que les gars de la 30° transforment en chaleur et lumière les halfs tracks et les fantassins ennemis. Peiper donne l’ordre de se replier sur Stoumont en attendant la venue du carburant et des munitions nécessaires à sa progression vers la Meuse. L’impasse se referme sur le « KAMPFGRUPP PEIPER »

Stavelot

• 19H45: profitant de l’obscurité et protégés par un écran de fumée les pionniers US  truffent la première arche du pont avec 450 Kg d’explosif et boum, le pont est désormais impraticable. Après le passage de Peiper seul le bataillon de reconnaissance Knitel et  seuls 9 Tigres II ont passés le pont. Il ne reste que le pont de Petit Spay pour envoyer des renforts et des hommes à Joackim Peiper

Jeudi 21 décembre

Stoumont

• 02H00: les SS reprennent le home St Edouard

Stavelot

• 04H00: les Allemands tentent de traverser l’Amblève à pied ils sont massacrés et laissent 180 hommes sur le carreau

Stoumont

• 06H30: contre-attaque SS en direction de Targnon, ils détruisent 3 chars US ceux-ci brulent et obstruent la route, nouveaux   jurons de Peiper.

Cheneu

• 8H00: les  paras rescapés repartent à l’assaut ils prennent la maison Boutet qui sera le théâtre de furieux combats

Petit Coo

• 8H30« GO »:  comme la route de Trois Ponts- Stavelot est sous le feu ennemi, Lovelady lance une attaque vers les hameaux martyrs de Parfondruy, Ster et Renardmont.

Petit Spay

• 9H00 : « craaaaac » le pont de Petit Spay ne supporte pas le poids du chasseur de char (Jagdpanzer IV/70) et s’effondre dans les eaux de l’ Amblève gonflées par l’hiver . Le ravitaillement Peiper est cette fois sérieusement compromis.

Trois Ponts

• 11H00: des renforts SS depuis Wanne attaquent les Paras US ceux-ci doivent reculer,  les SS les chassent de la rive droite de la Salm, les paras tiennent néanmoins solidement la rive gauche.

Ster

• 11H45: les hommes de Lovelady reprennent Ster

route Stoumont La Gleize

• 13H00: le 2° bataillon de la «  Old Hicory » progresse à pied à travers bois et coupe la route à hauteur de la chapelle St Anne.

Cheneu

• « butons ces fils de p… » C’est par ces mots que débute l’attaque des paras qui arrivent en renforts dans le village, après une longue marche de 6h00 ils envahissent le village par le sud.

route Stoumont La Gleize

• 13H30 « Holy Cow » ce n’est pas les Sherman  attendus qui viennent à la rencontre des GI’s mais les blindés SS, les GI’s ne demandent pas leur reste et se replient sans pertes.

Stoumont

• 13H45:  Peiper convoque son état major, et craignant d’être encerclé dans Stoumont donne l’ordre de se replier sur La Gleize en laissant un minimum de troupe pour retarder les américains.

Parfondruy :

• 14H00: une partie de la TAsk Force Lovelady  appuyée par 9 sherman reprend le hameau

Ster

• 17H00: les SS tentent une contre attaque sur le hameau, elle échoue.

Renuarmont :

• 18H00: les lieux sont repris par les Alliés.

Cheneu

• 17 H00 : les paras ont bouté les teutons hors du village celui-ci est maintenant solidement tenu. Des 280 paras de la première attaque, seuls reste  59 gars épuisés et hagards les autres sont hors de combats, il s agit d’un des combats les plus violents que ces troupes d’élites aient jamais eu.

Stoumont

• 23H00:  les SS de Roosevelt prenne d’assaut le « Festung » St Edouard, cette fois c’est la bonne, un vrai miracle s’est produit, après 3 jours et 3 nuits de combats sauvages pour la possession de la forteresse malgré elle, aucun des 250 civils n’est blessé.

Vendredi 22 décembre

Petit Coo

• 7H30: des renforts Allemands contre attaquent à travers les collines en direction de Biester et Coo, de féroces combats  vont durer toute la journée notamment pour Ster, par moment Lovelady est même encerclé.

Route de Trois Ponts- Stavelot

• 8H00: les Sherman attaquent en direction de Stavelot par la route nationale.

Stavelot

• 9H00: contre attaque US en direction de Trois Ponts, les deux attaques US conjointes de Trois Ponts et de Stavelot font s’effondrer les défenses Allemandes.

Stoumont

• 9H30: début de l’évacuation des civils du home St Edouard
• 14H15: le village est libéré.

La Gleize

• 15H00: début du matraquage de l’artillerie US sur le village, qui gagnera le surnom de « Kessel Von La Gleize » le chaudron de la Gleize

Ster

• 20H00 :  le hameau est cette fois définitivement aux mains des GI’s

La Gleize

• 23H30: la Luftwaffe essaie de ravitailler Peiper mais la plupart des conteneurs tombe en zone alliée.

Samedi 23 décembre

• La météo : Le temps change radicalement depuis le début de l’offensive du kampfgrup Peiper, le ciel était bouché avec des averses de pluies et parfois de neige fondante, de brouillard, bref le temps habituel en cette saison. Aujourd’hui  le ciel est bien dégagé, bleu, le gel s’installe. Ciel dégagé = US Air force, tous les mouvements Allemands vont vraiment devenir risqués et hasardeux.

Petit Coo

• 8H10: les Américains lancent une forte contre-attaque pour dégager la Task Force Lovelady en mauvaise posture car encerclée par moment.

La Gleize

• 10H00: tentative de ravitailler Peiper avec des conteneurs mis à l’eau dans l’ Amblève, fiasco total

Petit Coo

• 12H00: la zone est sécurisée mais Biester est toujours aux mains des SS
• 15H00: Biester tombe et est occupé par les GI’s

La Gleize

• 16H00: Peiper qui dispose d’une force d’attaque impressionnante mais totalement inoffensive sans carburant, est autorisé à décrocher du   « chaudron  »

Dimanche 24 décembre

La Gleize

• 01H00: Peiper décroche avec environ 800 rescapés, ils traversent l’Amblève à la Venne sur le petit pont sous le viaduc du chemin de fer. Ils monteront vers Brume où ils resteront cachés la journée à l’abri des arbres avant de partir vers Rochelinval traverser la Salm à gué et rejoindre les troupes Allemandes à Wanne.

Petit Coo

• 6H00 les combats route de Coo- Trois Ponts continuent

La Gleize

• 10H40 la bourgade est aux mains des GI’s

Trois Ponts

• 23H00 Un parfum de victoire plane sur la vallée, la Task Force Lovelady n’est plus indispensable pour contenir les huns, elle est appelée pour d’autres combats vers Manhay où elle est attendue avec impatience.

Lundi 25 décembre

Petit Spay

• 8H00: les Allemands ne tiennent plus que cette tête de pont.
• 16H00: les troupes Allemandes repassent définitivement sur la rive gauche de la rivière. Les SS soldats d’élites du Reich sont envoyés vers d’autres combats, ils seront remplacés par des troupes de moindre valeur.

C’était une impasse,  une foutue impasse, Peiper râle sec malgré sa blessure encourue lors d’un accrochage avec les paras lors de sa retraite. Il est vrai que le réveillon de l’année passée avait été bien plus agréable, en famille chez Himmler, Frau Himmler était parfaite.

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